Origine
- Moircy: Mauric iacas (terras) = les terres, les propriétés de Mauricius ou Mauritso, nom germain romanisé
- Jenneville: en 1291, Jusainville (= en aval sur l’Ourthe)
- Bonnerue: en 841, Bontrivium = ru de Bonwald (?) nom de personne germanique; il s’agit d’un ru et non d’une rue
Gentilé
- Moircien, Moircyais;
- Jennevillois ;
- Bonnerutois, Bonnerunois
Description
- Villages ruraux, quelques nouvelles constructions; Haut Plateau, bassin supérieur de l’Ourthe occidentale; altitude de 420 à 430 m
- N 826; ligne de bus 4 Libramont-Amberloup
- 1653 ha; 380 habitants
Historique
À l’époque gallo-romaine, l’existence d’un camp à l’usage des légions romaines a laissé des traces toujours visibles sur le territoire des sections de Remagne et de Moircy. Un cimetière romain est aussi signalé au lieu-dit Hérimont, où l’on a découvert des vestiges. Première mention de Moircy en 922 dans un acte du comte Gislebert, abbé de Stavelot-Malmédy. Bonnerue devint terre de Saint-Hubert en 1024. La communauté de Moircy disposait chaque année d’une petite quantité de terres à défricher. L’extrême pauvreté du sol ne permettait qu’une rotation très lente. Nos lointains ancêtres connurent entre autres un petit âge glaciaire en l’an 1407. Effroyable famine en 1480-1481. Apparition de la variole en 1500 puis la guerre de 30 ans et le passage de armées. Vers 1632 à 1636, la peste venue de France faisait ses ravages. Ceux qui en étaient atteints quittaient le village et allaient se faire traiter dans des huttes à l’écart du village. Dès 1796, dans le creuset incandescent de la France révolutionnaire, la persécution religieuse se fit violente et barbare. La mainmise sur le patrimoine clérical se répercute à Bonnerue par la vente des biens de la chapelle. Les églises furent fermées ou occupées par les soldats et leurs chevaux. En plus de l’armée française, et profitant de l’invraisemblable confusion qu’entraîne l’occupation, des bandes de pillards sèment la peur et le désordre. C’est aussi en 1799 que la commune fut démembrée pour former celles de Jenneville et de Moircy qui furent de nouveau réunies en 1823. Il fallut attendre 1858 pour que se profile une église et que naisse la paroisse de Jenneville. Lors du terrible hiver 1944-1945, pris dans la tourmente lors du reflux de la dernière attaque allemande, les gens de ces villages ont traversé mitraille et obus, avec comme compagnons rivés à eux, l’épouvante, le froid, la faim. Cette offensive laissait le hameau de Bonnerue complètement dévasté et neuf maisons incendiées à Moircy après les combats pour la reprise du carrefour de Bonnerue par les fils de la lointaine Amérique.
A voir
La construction de la chapelle de Bonnerue a été autorisée par les moines de Saint-Hubert en 1719. Complètement dévasté en 1944, le beau petit sanctuaire enduit et blanchi fut reconstruit en 1949. A Jenneville, le sanctuaire néo-classique mononef est daté de 1858. Il contient un tableau de Van Severdonck, représentant sainte Julienne du mont Cornillon, saint Thomas d’Aquin et le pape de la Fête-Dieu, Urbain IV, en adoration devant le Saint-Sacrement. A Jenneville, une longue ferme s’étirant à front de voirie et la chapelle du carrefour, du 19e s. A Moircy, le long d’un tronçon de chemin en surélévation, un alignement de trois constructions blanchies, caractéristique des extensions villageoises d’Ardenne au 19e siècle.