Saint-Pierre

Historique

Jusqu’il y a une trentaine d’années, seules quelques fermes et maisons s’égrenaient au pied de l’église. Une voie romaine s’étire au nord du village pour atteindre ensuite l’ancienne route Libramont-Lamouline. Par ci, par là, des toponymes romains également. Au XIVe siècle,  Saint-Pierre est le centre de la seconde paroisse du ban, née de la scission d’avec celle de Sainte-Marie. Près de l’église régionale isolée, on vit à certaines époques un ermite venir édifier sa cabane; en 1727 est attestée la présence d’un frère Guillaume. Vivant  dans la prière et la pauvreté, il cultivait un petit jardin, faisait de la vannerie et allait mendier dans les environs. Il y remplissait les fonctions de sacristain-chantre et faisait la garde de l’église; le presbytère et l’école étaient alors établis à Libramont.

A voir

Une autre église de style roman a précédé l’actuelle, dont la puissante tour subsiste encore, ayant résisté à l’incendie en 1644 à l’époque de la Guerre de Trente Ans. La reconstruction grâce à la générosité publique et avec l’aide de l’abbaye de Saint-Hubert fut très lente. Elle lui donna l’aspect faussement gothique d’aujourd’hui. Le sanctuaire mononef en moellons blanchis fut bâti pour servir de forteresse. La tour a des murs de 1m75 d’épaisseur; à l’étage, ils mesurent encore 1m ! Il est probable que l’abbaye fit don à Saint-Pierre d’un retable en chêne sculpté du XVIe siècle, représentant les diverses scènes de la Passion. Vu son mauvais état, ce retable fut acquis en 1881 par l’Etat belge et confié aux soins de l’habile restaurateur Gosselin. Il figure maintenant en bonne place au Musée du Cinquantenaire à Bruxelles en attendant un hypothétique retour dans son cadre d’origine. L’église, entourée du vieux cimetière dans lequel toute inhumation a cessé depuis 1937, occupe le centre d’un carrefour dont les branches conduisent vers les différentes sections de l’actuelle paroisse. Curieusement, les inhumations se faisaient face à la section dont le défunt était originaire. Restauration complète en 1963 après classement (1953) : reconstruction de la flèche, nouveau pavement, suppression du lambris, crépis des murs intérieurs…